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    La quête de sens : voilà un sujet existentiel qui devient de plus en plus "viral" dans le milieu professionnel. Un sujet qui, même s’il est difficile à appréhender, joue un rôle déterminant dans la mise en œuvre d’un projet de création d’entreprise, d’évolution ou de reconversion professionnelle.

    Autant dire que la quête de sens au travail constitue une réelle motivation pour les candidats au changement de métier – indépendamment que ces candidats agissent de leur propre gré ou soient poussés par certaines circonstances de la vie professionnelle ou personnelle.

    Mais au fait, qu'est-ce que la quête de sens au travail ? D’où tire-t-elle son origine ? En quoi peut-elle être importante ? Quelle place lui réserve la crise actuelle du COVID-19 ? Voilà une pile de questions dont les réponses ne vous laisseront pas indifférent en tant que candidat à la reconversion ou vivant une transition professionnelle.

    Qu'est-ce que le sens au travail ?

    Le mot "sens" se définit comme ceci : "raison d'être, valeur, finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique". En adaptant cette définition du dictionnaire Larousse au contexte professionnel, le "sens" serait la raison d’être de notre métier, le pourquoi de ce métier, ce qu'il représente pour nous, ce que nous en attendons à terme…

    Quel que soit l’angle sous lequel il est vu ici, le sens traduit une finalité qui permettrait au salarié d’atteindre les objectifs qui lui sont propres. Cela passe par la réalisation de ses aspirations professionnelles, personnelles et sociales, en rapport avec ses convictions, ses motivations et ses valeurs intrinsèques.

    Mais il n'en demeure pas moins que cette notion fait l’objet d’une interprétation pour le moins hétérogène…

    La quête de sens au travail : une notion difficile à appréhender ?

    Intimement liée à celle du bonheur, du bien-être professionnel, la quête de sens au travail fait son entrée de façon fracassante dans le monde du travail. Seulement, de par son caractère ambigu, le sens au travail est une question assez complexe à appréhender. Pour ainsi dire, un employeur n’a pas la même vision de cette notion que son salarié.

    Le sens au travail pour les entreprises

    Comme le salarié, une entreprise a ses propres valeurs, des aspirations, des objectifs à atteindre… Elle a pour finalité d’être compétente et efficace. Les compétences de ses salariés doivent être développées et leur évolution professionnelle promue. Ne serait-ce pas là le sens au travail pour toutes les entreprises ? Si tel est le cas et que les futurs salariés pensent y trouver un espace d’affirmation de leur sens professionnel, ces entreprises mettent-elles en œuvre une politique appropriée à cet effet ? C'est peu probable…

    En effet, les valeurs prétendument promues par les entreprises tendent à ne plus être d’actualité. Ce "purpose washing" déconnecte souvent les employés de la raison d'être de leur travail. Dès lors, ces derniers se trouvent dans une situation d’incohérence entre leur travail et les valeurs (de l’entreprise), qu'ils pensaient être en accord avec les leurs. Cela les pousse à quitter l’entreprise pour changer de métier en se reconvertissant (entre autres), afin de trouver finalement le sens au travail tel qu'ils le pensent.

    Le sens au travail pour le salarié

    Allant dégradant – c'est en tout cas l’avis de 56 % de salariés sondés –, le sens au travail reste toutefois un sujet important aux yeux de 87 % des sujets d’une étude conjointe Deloitte-Viadeo. Mieux, 54 % affirment avoir choisi leur métier dans l’espoir d’y trouver du sens dans ce qu'ils exerceront. Mais toutes ces personnes n'ont pas la même perception du sens au travail. Celui-ci signifierait pour :

    • 16 % : l’apprentissage de nouvelles connaissances ;
    • 14 % : la reconnaissance ;
    • 14 % : la transmission des compétences ;
    • 10 % : la participation à la résolution d’un conflit ;
    • 8 % : la compréhension de leurs erreurs…

    Mais au-delà de l’étude susmentionnée, d’autres études et enquêtes font ressortir que le sens au travail se traduit également par des notions telles que : le ressenti d’émotions positives, la valorisation du savoir-faire et/ou des compétences, le sentiment d'être socialement utile… Dans tous les cas, et vu de façon globale, le sens au travail a pour finalité l’entière satisfaction du salarié en termes de réalisation de ses intérêts, mais aussi en termes d’affirmation de ses compétences et de son plein potentiel, bref, d’atteinte de ses objectifs personnels et professionnels.

    Sens au travail versus "bullshit job" : où en est la vérité ?

    Vous est-il déjà arrivé d’avoir la sensation d’occuper inutilement votre poste ? Cette question vous étonnerait certainement si ce n'est pas le cas. Dans tous les cas, ils sont encore nombreux ces cadres qui pensent exercer un travail inutile. Le phénomène de "bullshit job" est en effet en train d’affecter un grand nombre de travailleurs qui n’arrivent jamais à comprendre en quoi leur travail a-t-il d’intérêt pour eux-mêmes et pour la société qui les emploie.

    Cette occupation d’"emploi à la con" a pour conséquence la perte de sens qui a conduit à l’avènement d’une génération pour le moins "paumée". Une génération qui, pour rebondir et se connecter au sens qu’elle donne à son travail, se tourne vers un changement de job en général et vers la reconversion professionnelle en particulier.

    Dès lors que l'on pense évolution ou épanouissement professionnel, à quoi bon en effet exercer des tâches vidées de tout leur sens et qui contrastent avec la réalité du terrain…, des tâches inutiles qui consistent à occuper des postes superflus pour la société, incohérentes, ennuyeuses et psychologiquement aliénantes pour le salarié ? Ce déséquilibre entre la mise en pratique de ses compétences et l’exercice de son travail – ou "brown-out" –, met le salarié dans une situation de mal-être au travail…

    Donner du sens au travail : est-ce une question générationnelle ?

    La quête de sens au travail est une notion temporellement évolutive. Ainsi, de la nuit des temps à nos jours, les différentes générations de "travailleurs" qui se sont succédé avaient leur propre vision du sens qu'elles donnent à leur travail.

    Le sens de travail jusqu’avant les années 2000

    De la nuit des temps jusque dans les années 1960, le sens de travail se limitait à la simple quête de substance, tant le travail n’était qu'une nécessité et exigeait très rarement de savoir-faire pour être validé comme métier.

    Mais l’évolution de ses besoins – et du sens qu'il donne à sa vie – pousse le travailleur à chercher plus que le minimum vital. Les quêtes de l’identité et de l’ascension sociale prendront les devants jusqu'aux années 1980, où le travail se trouvait sacralisé et se montrait de plus en plus exigeant en matière de capitalisation des compétences.

    Quant aux années 1990, elles voient la désacralisation du travail qui se traduisait chez l’employé par l’acquisition d’un moyen de gagner sa vie, d’exprimer ses talents et d’assurer son parcours dans l’évolution de sa carrière…

    Le sens de travail de nos jours

    Aujourd'hui – dans sa quête de sens au travail –, le salarié "défie" les exigences de son métier et essaye de faire valoir celles qui lui sont personnellement propres. Cette quête de sens en appelle une autre : celle d'être utile tout en gagnant sa vie et en s’affirmant socialement. Dès lors, le salarié se donne des préférences en matière de métier qu'il veut ou doit exercer. Les questions de la solidarité, de l’humanitaire, de l’environnement…, bref du développement durable, sont des valeurs que clament les nouvelles générations.

    Celles-ci, loin de prioriser l’argent ou leur réalisation dans l’entreprise, aspirent à être porteuses d’espoir et de bonté dans un monde confronté à des défis de tous ordres. Aussi la quête de sens devient-elle un enjeu majeur pour les nouvelles générations. Elle fait partie intégrante de leurs attentes et de leurs aspirations profondes.

    Mais cette quête d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est de plus en plus "réclamée" autant par les jeunes que par les salariés les plus âgés. Toutefois, ce sont les plus jeunes qui s’en préoccupent le plus. Selon, en effet, une enquête de Randstad, 30% des Français sondés étaient prêts à changer un métier qui aura plus de sens à leurs yeux : 57 % d’entre eux sont actifs et âgés entre 18 et 24 ans. Mais leur élan n'est-il pas en train d’être davantage compromis par la crise sanitaire du COVID-19 ("Coronavirus Disease 2019" ou, en français, la maladie à Coronavirus 2019) ? 

    La crise du COVID-19 : un "amplificateur" de la perte de sens au travail ?

    La crise sanitaire du COVID-19 est-elle en passe de devenir une intruse dans la vie professionnelle des salariés ? Ou – si vous voulez –, reformulons la question : la crise du COVID-19 a-t-elle eu d’impact réel sur la quête de sens au travail ? Dans tous les cas, les statistiques de l’enquête Randstad (mai 2020), sont assez parlantes quant aux impacts de cette crise sur le vécu du travail des salariés :

    • Avant la crise : le sentiment d’exercer des emplois inutiles existait déjà mais il n'était vécu que par seulement 13 % des salariés sondés ;
    • Après la crise : le phénomène de l’occupation de l’emploi inutile s'est amplifié pour atteindre un seuil de 29 % des sondés.

    Peut-il en être autrement lorsque l’on sait que le télétravail et le confinement en cette période ont été des pires épisodes vécus par les employés ? "Délogés" de leur cadre de travail, de leurs relations professionnelles, déconnectés de leurs méthodes de travail habituelles et de leurs obligations professionnelles, ces salariés se voient éloignés du sens d’utilité et de l’impact sociétal qui les caractérisaient. Ils n'ont de ce fait d’autres issues que de penser et de se consacrer à leur transition professionnelle – en amont de la mise en œuvre d’un projet de reconversion, par exemple.

    Donner du sens à votre travail est-il si important que ça ?

    "Brown-out", "burn-out", "bore-out" : voilà tant de situations qui vous conduisent à une perte de sens au travail. Ces désagréments sont une source de mal-être et vous démotivent ainsi face à votre projet professionnel, n’est-ce pas ?

    Or, en tant que salarié en quête de bien-être, d’épanouissement professionnel, vous devez vous efforcer à donner du sens à votre travail. Vous devez vous donner tous les moyens nécessaires pour y arriver, en réalisant un bilan de compétences et en suivant une ou des formations en fonction du résultat de votre bilan. Cela vous conduira à créer un environnement professionnel qui puisse vous permettre : de vous sentir utile aux autres, de vous motiver, de développer vos compétences et vos connaissances, bref, d’exploiter votre potentiel, de réaliser vos envies et d’atteindre vos objectifs professionnels, conformément à vos propres valeurs…

    En définitive, donner du sens à votre travail vous amène à repenser ce travail et à prendre en main la destinée de votre avenir professionnel en changeant de métier, par exemple. 

    • Catégories :
    • Mal-être / bien-être au travail
    Article mis à jour le 15/03/2024
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