Le métier de diététicien offre des perspectives salariales correctes, avec des évolutions possibles selon le secteur d'activité choisi. Si le secteur public garantit une sécurité d'emploi et une progression régulière, le secteur privé et l'exercice libéral peuvent offrir des rémunérations plus attractives pour les professionnels expérimentés et spécialisés.
La profession bénéficie d'une demande croissante liée à l'augmentation des pathologies nutritionnelles et à la prise de conscience de l'importance de l'alimentation dans la santé. Cette tendance devrait favoriser l'évolution des salaires et l'ouverture de nouveaux débouchés dans les années à venir.
Salaire d'un(e) diététicien(ne) à l'hôpital
Salaire du diététicien en hôpital public
Une fois diplômés, de nombreux diététiciens font le choix de débuter leur carrière dans le secteur public hospitalier. Ce choix est souvent motivé par la sécurité de l'emploi et la possibilité d'acquérir une expérience solide dans un environnement structuré, tout en bénéficiant d'une formation continue et d'un accès à des équipements modernes.
La rémunération des diététiciens dans la fonction publique hospitalière suit une grille spécifique qui prend en compte le grade et l'échelon de chaque professionnel. Les diététiciens appartiennent à la catégorie B de la fonction publique hospitalière et sont classés dans le corps des "diététiciens hospitaliers".
Le système de rémunération repose sur deux éléments principaux :
Le grade : Il existe deux grades principaux pour les diététiciens hospitaliers :
- Diététicien de classe normale : Grade d'entrée dans la fonction publique hospitalière, accessible directement aux titulaires du BTS diététique ou du DUT génie biologique option diététique. Ce grade permet d'assurer les missions de base du métier : évaluation nutritionnelle, élaboration de régimes thérapeutiques, et éducation nutritionnelle auprès des patients.
- Diététicien de classe supérieure : Grade accessible par promotion interne après plusieurs années d'expérience. Il correspond à des responsabilités élargies, notamment l'encadrement d'équipes, la coordination de projets nutritionnels et la participation à la formation des étudiants.
L'échelon : Il représente l'ancienneté au sein de chaque grade et évolue automatiquement selon la durée de service. Chaque passage d'échelon s'accompagne d'une augmentation salariale, permettant une progression régulière tout au long de la carrière.
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Grille de salaire brut des diététiciens en hôpital public en 2025
Échelon |
Diététicien classe normale |
Diététicien classe supérieure |
1 |
1 944,50 € |
2 215,25 € |
2 |
2 087,26 € |
2 353,09 € |
3 |
2 200,48 € |
2 490,93 € |
4 |
2 303,86 € |
2 628,76 € |
5 |
2 417,08 € |
2 771,53 € |
6 |
2 550,00 € |
2 919,21 € |
7 |
2 707,53 € |
3 071,81 € |
8 |
2 855,21 € |
3 229,34 € |
9 |
3 002,90 € |
3 396,72 € |
10 |
3 175,19 € |
3 578,86 € |
11 |
3 337,64 € |
- |
Éléments variables de la rémunération du diététicien en hôpital public
À ce salaire de base s'ajoutent diverses primes et indemnités qui peuvent considérablement augmenter la rémunération :
- Prime de service : Environ 90 € par mois pour les diététiciens diplômés d'État
- Prime de début de carrière : 38,35 € par mois pour les échelons 1 et 2
- Majoration pour travail dominical et jours fériés : 25% de majoration
- Prime forfaitaire de week-end : 60 € à partir de 8 heures de travail les week-ends
- Prime d'exercice en soins critiques : 118 € par mois pour les diététiciens intervenant dans des services spécialisés
- Indemnité de résidence : Variable selon la zone géographique (0% à 3% du salaire brut)
Salaire d'un(e) diététicien(ne) en secteur privé
Rémunération en clinique privée et établissements privés
Les diététiciens exerçant dans le secteur privé perçoivent des salaires variables selon le type d'établissement et la convention collective applicable. En moyenne, un diététicien en secteur privé perçoit entre 1 800 € et 2 500 € brut par mois, soit légèrement moins que dans le secteur public.
Cette différence s'explique par plusieurs facteurs :
- Les conventions collectives : Contrairement au secteur public où les salaires sont fixés par des grilles nationales, le secteur privé applique des conventions collectives négociées par branches d'activité. Ces conventions peuvent être moins favorables et offrent généralement moins de primes et d'avantages.
- L'absence de revalorisations nationales : Le secteur privé ne bénéficie pas des plans de revalorisation salariale comme ceux accordés dans la fonction publique hospitalière, notamment le Ségur de la Santé.
- La variabilité selon les établissements : Les salaires peuvent varier considérablement d'un établissement à l'autre, certaines cliniques privées offrant des rémunérations plus attractives pour attirer les meilleurs profils.
Spécialisations et secteurs d'activité
Les diététiciens peuvent exercer dans différents secteurs, chacun offrant des perspectives salariales spécifiques :
Secteur médical :
- Hôpitaux publics : 1 900 € - 3 500 € brut/mois
- Cliniques privées : 1 800 € - 2 500 € brut/mois
- Centres de rééducation : 1 900 € - 2 600 € brut/mois
Secteur social :
- EHPAD : 1 700 € - 2 200 € brut/mois
- Centres de soins : 1 800 € - 2 300 € brut/mois
- Collectivités locales : 1 750 € - 2 400 € brut/mois
Secteur agroalimentaire :
- Industrie alimentaire : 2 200 € - 3 500 € brut/mois
- Contrôle qualité : 2 000 € - 3 000 € brut/mois
- Recherche et développement : 2 500 € - 4 000 € brut/mois
Salaire d'un(e) diététicien(ne) libéral
Conditions d'installation
Pour s'installer en libéral, un diététicien doit justifier des diplômes, des certificats ou des titres mentionnés à l'article L4371-3 ou titulaires de l'autorisation prévue à l'article L4371-4 ou mentionnées à l'article L4371-7 du Code de la santé publique. L'exercice libéral offre une grande autonomie mais implique également des responsabilités administratives et financières importantes.
Modes d'exercice en libéral
Remplacement et collaboration : Les diététiciens débutants en libéral optent souvent pour le remplacement ou la collaboration avec un confrère installé. Cette formule permet de découvrir l'exercice libéral sans les contraintes de l'installation (investissement, constitution de clientèle, gestion administrative).
Installation à son compte : L'installation en cabinet individuel ou en maison de santé pluridisciplinaire représente l'étape suivante. Cette formule offre une liberté totale dans l'organisation du travail et le choix de la patientèle, mais nécessite un investissement initial et une bonne connaissance de la gestion d'entreprise.
Tarifs et revenus en libéral
Tarifs de consultation :
- Première consultation (60-90 minutes) : 45 € - 60 € (jusqu'à 80 € à Paris)
- Consultation de suivi (30-45 minutes) : 25 € - 35 € (jusqu'à 50 € à Paris)
- Consultation de couple : 60 € - 80 € (jusqu'à 100 € à Paris)
- Consultation de contrôle (15-30 minutes) : 20 € - 30 €
Revenus moyens : Un diététicien libéral peut espérer un chiffre d'affaires annuel compris entre 30 000 € et 60 000 €, selon sa localisation, sa spécialisation et le volume de sa clientèle. Après déduction des charges (environ 25% à 30%), le revenu net se situe généralement entre 20 000 € et 40 000 € par an.
Les diététiciens spécialisés dans des domaines porteurs (nutrition sportive, troubles du comportement alimentaire, nutrition clinique) peuvent atteindre des revenus plus élevés, pouvant dépasser 50 000 € net annuel.
Perspectives d'évolution et facteurs influençant le salaire
Évolution de carrière
Dans le secteur public : L'évolution passe par l'avancement d'échelon automatique et la promotion de grade. Les diététiciens expérimentés peuvent accéder à des postes d'encadrement ou de coordination, avec des responsabilités élargies en formation, recherche ou management d'équipes.
Dans le secteur privé : Les opportunités d'évolution incluent la prise de responsabilités managériales, la spécialisation dans des domaines pointus (nutrition clinique, recherche), ou la transition vers l'industrie agroalimentaire qui offre souvent des salaires plus élevés.
Facteurs influençant la rémunération
La localisation géographique : Les salaires sont généralement plus élevés en région parisienne et dans les grandes métropoles, avec des écarts pouvant atteindre 20% à 30% par rapport aux zones rurales.
La spécialisation : Les diététiciens spécialisés en nutrition clinique, troubles du comportement alimentaire, ou nutrition sportive peuvent prétendre à des rémunérations supérieures.
L'expérience : Un diététicien expérimenté (plus de 10 ans) peut espérer un salaire 30% à 50% supérieur à celui d'un débutant.
Le type d'employeur : L'industrie agroalimentaire et les centres de recherche offrent généralement des salaires plus attractifs que les établissements de soins.
Les salaires mentionnés sont des estimations basées sur les données disponibles en 2025 et peuvent varier selon les établissements, les régions et les conventions collectives applicables.