Rejeter l'idée selon laquelle le travail “est toute notre vie” est le leitmotiv des adeptes du quiet quitting. Faites-vous partie de ces salariés nouvelle génération ?

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    Mis à part si vous viviez dans une grotte ces derniers mois, vous n’avez pas pu passer à côté de ce phénomène qui fait grand bruit Outre-Atlantique et qui se développe de plus en plus chez nous en particulier chez les salariés issus de la génération Z : le Quiet Quitting ou « démission silencieuse ».

    Envie d’en apprendre plus sur cette tendance qui se propage aux 4 coins du monde ? C’est parti.

    Définition du Quiet Quitting

    Depuis la crise de la Covid, de grands changements dans l’organisation du travail sont apparus et avec eux, de nouvelles “tendances” de comportement émergent régulièrement au sein des entreprises. L’une des dernières en date se nomme le “quiet quitting” ou démission silencieuse.

    Contrairement à ce que pourrait laisser penser ce terme, il ne s’agit en rien d’une démission classique mais d’une manière de quitter mentalement son travail en assurant seulement le “minimum” syndical. Il correspond finalement plus à une envie ou un besoin d'en faire le moins possible.
    Pour preuve de l’ampleur que prend cette tendance, sur TikTok, le hashtag #quietquitting recense déjà plus de 100 millions de vues.

    Comment fonctionne cette démission silencieuse ?

    Les méthodes utilisées ont toutes un point commun : elles sont subtiles, discrètes et n'enfreignent pas la loi.

    Alors à quoi ressemble une “démission silencieuse” ? Pour résumer simplement, c’est le fait de ne faire que ce qui est attendu sur sa fiche de poste. Ni plus, ni moins. On le fait bien, sans le bâcler mais on se contente de faire ce pour quoi on est payé.

    Les quiet quitters évitent tout effort non indispensable. Ils arrivent et repartent à l’heure exacte et surtout, rejettent l’idée selon laquelle le travail devrait être une priorité et qu’il faudrait toujours se surpasser dans ses tâches pour obtenir une augmentation, une promotion ou une reconnaissance quelle qu’elle soit.

    Ils adoptent un mode de vie plus slow life qui prône une transition culturelle vers le ralentissement du rythme de vie, l'adoucissement des pressions modernes et l'appréciation des choses simples. Refuser les heures supplémentaires, mettre fin au “c’est pour hier”, refuser que leur job crée un stress inutile, ne plus répondre aux e-mails en dehors des heures de travail, ne plus “dépanner” un collègue en travaillant en plus pour aider, ne plus accepter des responsabilités ou des tâches qui ne sont pas sur les fiches de poste, deviennent leur priorité.

    Les raisons de l'émergence du Quiet Quitting

    Peut-être connaissez-vous déjà le terme de " hustle culture " ou culture du " burnout " qui consiste à normaliser un dévouement total à sa sphère professionnelle.

    Et bien, les adeptes du Quiet Quitting rejettent en bloc cette idée et refusent que leur vie entière soit définie par cette course effrénée à la productivité au détriment de leur vie privée. 

    Depuis quelques années, notre niveau d’anxiogénéité frôle les plafonds : nous avons traversé une pandémie mondiale, une guerre frappe à nos portes, l’inflation risque de battre des records, les pénuries se multiplient, les sécheresses confirment le changement climatique…

    À cela s'ajoute le constat d’une perte de sens du travail pour certains des salariés. Et le quiet quitting semble être, pour certains, une solution.

    En effet, il traduit l’envie de redéfinir son engagement au sein de son entreprise avec, comme leitmotiv : “Non au stress, oui à la santé mentale”. Cette "démission silencieuse" ne consiste pas à ne rien faire, ni à se comporter en dilettante au travail mais de bien faire ce pour quoi on est payé sans se mobiliser davantage.

    Si pour certains, ce phénomène traduit la fainéantise de nos nouvelles générations, pour d’autres, il ne fait que redéfinir les habitudes de travail.

    Beaucoup de ceux qui ont adopté le «quiet quitting» disent d’ailleurs être parfaitement prêts à travailler dur, mais seulement pendant leurs heures de travail.

    Êtes-vous un quiet quitter ?

    Vous ne vous impliquez plus dans la vie de votre entreprise

    Un départ en retraite, un apéro après le boulot, une fête de Noël, un team building… ces moments conviviaux ne vous tentent pas (ou plus). Une fois votre journée faite, vous n’avez aucune envie de vous attarder plus avec vos collègues. Vous pouvez apprécier vos collègues mais n’avez pas envie qu’ils deviennent vos amis. 

    Vous refusez les heures supplémentaires

    Compte tenu que rien ne peut vous obliger à en faire, vous refusez tout simplement de rester un peu plus après vos horaires classiques même pour rendre service. Peu importe ce qu’en pense le patron, vous faites ce que vous avez à faire durant les heures de votre contrat, point.

    Vous refusez les tâches qui ne sont pas clairement indiquées dans votre contrat

    Vous vous contentez de ce pour quoi vous avez été embauché et ne vous attellerez pas à une tâche pour laquelle vous ne serez pas payé plus. Peu importe que cela montre à votre boss votre motivation ou pas.

    Vous vous contentez de votre routine

    Prendre des initiatives, très peu pour vous. Vous n’avez pas de poste à responsabilité et aucun pouvoir de décision donc pourquoi vous prendre la tête et risquer un stress inutile. Être proactif, très peu pour vous.

    Vous ne consultez aucun mail en dehors de vos horaires de bureau

    Hors de question de penser boulot le dimanche soir ou de vous mettre un coup de pression au début d’un week-end. Fini les mails ou SMS "urgents" en dehors du boulot. Cela ne vous concerne pas.

    Votre priorité : votre vie privée

    Il n’est pas concevable de vous définir à travers votre travail. La priorité, c’est vous, votre famille et vos loisirs. Ensuite seulement arrivera le travail. Votre ambition professionnelle est relativement simple : gagner votre vie sans vous prendre la tête, cela suffit à votre épanouissement.

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    Article mis à jour le 15/03/2024
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