Métier de sage-femme
Également appelé maïeuticien, la sage-femme accompagne les futures mamans pendant la grossesse jusqu’à l’accouchement mais également après. Véritable confidente et épaule sur laquelle se reposer, elles sont des praticiennes (et praticiens) indispensables pour le bon déroulement d’une grossesse.
Si ce métier vous intéresse et que vous hésitez à vous lancer, cette fiche métier devrait vous apporter quelques points d’éclaircissement sur sa mission, sa formation ou encore son recrutement pour réussir votre reconversion.
Sage-femme : qu’est-ce que c’est ?
Tout d’abord, il faut savoir que bien qu’appelé sage-femme, cette profession est mixte même si les femmes sont plus représentées à plus de 97%. Les hommes sont plutôt appelés des maïeuticiens (la maïeutique étant l'art de faire accoucher).
Réglementée par le code de la santé publique et un code de déontologie, la profession de sage-femme est une profession médicale.
Si sa présence à toutes les étapes de la grossesse et de l’accouchement n’est plus à démontrer, peu savent que ce praticien accompagne en fait la femme tout au long de sa vie, de ses premières règles à la ménopause.
La sage-femme travaille en toute autonomie et possède un droit de prescription, réalisation d’examens et d’interprétation. Si la patiente présente une pathologie, son suivi sera confié à un médecin (généraliste, gynécologue, obstétricien).
Les missions de la sage-femme
La sage-femme a de grandes responsabilités car elle doit assurer le bien-être et la sécurité de la mère et de son enfant, avant, pendant et après l'accouchement. Ses missions sont extrêmement variées :
- réalisation de séances de préparation à l’accouchement et à la parentalité
- surveillance et suivi médical de la grossesse
- surveillance du travail et de l’accouchement
- soins à la mère et à l’enfant après l’accouchement
- rééducation périnéo sphinctérienne liée à l’accouchement
- suivi gynécologique de prévention
- prescription de contraception
- échographie obstétricale et gynécologique
- réalisation d’interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse
- vaccinations de la femme et du nouveau-né (dans les conditions définies par décret)
- prévention des addictions comme le tabac
- concours aux activités d’assistance médicale à la procréation
- réalisation de soins prescrits par un médecin en cas de grossesse ou de suites de couche pathologiques
- suivant les diplômes possédés, la sage-femme peut pratiquer des actes d’ostéopathie ou d’acupuncture,
Où exerce la sage-femme ?
En général, la sage-femme travaille dans des cliniques privées ou à l’hôpital, dans les services de maternité mais elles peuvent également choisir d’exercer en libéral.
Certaines choisissent enfin d’être présentes dans un centre de PMI (protection maternelle et infantile) ou de planification familiale où elles pratiquent essentiellement de la prévention.
Tendance de la profession
Au 1er janvier 2023, 24 354 sages-femmes exercent sur le territoire français avec 97% de femmes (mais le nombre d’hommes progresse chaque année) et une moyenne d’âge de 41 ans. Si l’exercice hospitalier reste majoritaire, l’exercice en libéral progresse chaque année, en partie par l’augmentation du numerus clausus depuis le début des années 2000. 57% exercent en milieu hospitalier et 26% en libéral.
Le nombre de professionnels à former chaque année est défini par arrêté. Il est actuellement de 5 585 sages-femmes.
Qualités pour devenir sage-femme
Les femmes enceintes ont besoin d’énormément de soutien et de se sentir rassuré tout au long de leur grossesse, tout comme leur conjoint. La sage-femme doit faire preuve d’écoute, de relationnel, de bienveillance et de soutien pour accompagner les futurs parents.
Elle doit savoir se montrer rassurante, chaleureuse et diplomate.
Ensuite, que ce soit physiquement ou psychologiquement, la sage-femme doit faire preuve d’une solidité à toute épreuve car certains moments peuvent être extrêmement éprouvants et difficiles. Une grande résistance au stress est alors indispensable.
Enfin, une sage-femme doit être rigoureuse, réactive et attentive car elle doit à tout moment garder la maman et le bébé en sécurité.
Formations sage-femme reconversion
La sage-femme possède des connaissances médicales et scientifiques poussées qui nécessitent des études médicales spécifiques. Désormais reconnue comme une profession médicale, pour devenir sage-femme ou maïeuticien, il faut compter 6 ans d’études, dont 4 ans en école. Le parcours est le même pour tout le monde que ce soit en reconversion ou pas et aboutit au diplôme d’État de sage-femme.
Étape 1 : accéder aux études de maïeutique
Deux types de parcours sont proposés par les universités : un parcours spécifique "accès santé" (PASS) ou une licence avec une option "accès santé" (L.AS). Dans les deux cas, un tronc commun avec les autres disciplines médicales est nécessaire avant de pouvoir prétendre entrer en école de sage-femme.
Ces deux parcours se préparent en 1 an, après le bac et permettent d’intégrer l'une des 35 écoles agréées par le ministère de la Santé et dépendant des CHU. La sélection des étudiants pour intégrer la deuxième année se fait en fonction de leurs résultats et proportionnellement au nombre d’inscrits en PASS et en LAS. D’autre part, le numerus clausus est remplacé par le numerus apertus.
Étape 2 : formation générale en sciences maïeutique (2ème et 3ème années)
Cette seconde période se focalise sur l’aspect théorique du métier : gynécologie, obstétrique, pédiatrie, maïeutique, néonatalogie, anatomie, sémiologie…
Des stages de 6 à 24 semaines sont prévus tout au long des 2 années.
La fin de 3ème année est sanctionnée par le DFGSMA (diplôme de formation générale en sciences maïeutiques), reconnu au niveau licence.
Admission via la procédure Passerelles
Cette procédure permet aux titulaires de certains titres ou diplômes, d’accéder directement en 2e ou 3e année de Maïeutique, sans suivre la formation de première année, ni passer les examens correspondants.
Étape 3 : Formation approfondie (4ème, 5ème et 6ème années)
Avec près de 56 semaines de stage au total (dont 6 mois en fin de cursus), cette période permet aux étudiants de mettre en pratique leurs apprentissages et d'apprendre à réaliser un accouchement sans complications, d’animer une séance collective de préparation à la naissance, à mener une consultation de grossesse ou postnatale et à pratiquer la gynécologie de prévention.
L’obtention du DE (diplôme d’État) de sage-femme, appelé depuis 2024 Docteur en maïeutique, nécessite de valider les enseignements, les stages, le CSCT (certificat de synthèse clinique et thérapeutique) et de soutenir un mémoire.
La sage-femme peut choisir de se spécialiser en préparant également le DU auriculothérapie scientifique, psychopathologie du bébé, le DIU pédiatrie de maternité, pelvoperinéologie, le DU gynécologie préventive et contraceptive ou le Master pro économie et gestion de la santé. Ces diplômes peuvent favoriser les évolutions de carrière.
La réforme des études de maïeutique (passage à 6 ans d'études, création d'un 3ᵉ cycle, création du nouveau diplôme d’État de docteur en maïeutique à bac + 6) concerne les étudiants entrés en école de sages-femmes à partir de la rentrée 2024.
Les étudiants entrés en formation de maïeutique avant obtiendront toujours le diplômé DE (diplôme d’État) de sage-femme, à bac + 5.
Évolutions possibles de la sage-femme
La sage-femme peut évoluer dans différentes voies :
- devenir directrices de crèche (après 3 ou 5 ans d’expérience dans une telle structure),
- devenir enseignantes
- accéder à d’autres professions, médicales ou paramédicales, en se présentant à des concours ou par le jeu des équivalences de diplômes : puéricultrice, infirmière anesthésiste et infirmière de bloc opératoire, masseur kinésithérapeute, ergothérapeute, infirmière...
Salaire de la sage-femme
Dans la fonction hospitalière, le salaire débute à 1 763€ net / mois.
En libéral, ces revenus tournent autour des 2 500€ / mois.
Envie d’une reconversion en tant que sage-femme ?
Avantages
- Métier au service de la vie, quoi de plus gratifiant que de permettre à de jeunes parents d’accueillir leur nouveau-né dans les meilleures conditions. Vous créez des liens particuliers avec eux.
- vous ne connaîtrez pas le chômage
Inconvénients d'une telle reconversion
- les conditions de travail sont parfois dures et compliquées
- les horaires de travail sont étendus
- les études sont très sélectives
Compétences de base indispensables pour se lancer
Savoir
- Protocoles de lutte contre les infections nosocomiales
- Techniques de relaxation
- Grille de codification Sécurité Sociale
- Techniques de réanimation
- Règles d'hygiène et d'asepsie
Savoir-faire
- Identifier le besoin selon la prescription médicale, le contexte social, familial, culturel
- Suivre la grossesse ou orienter la personne vers le médecin selon nécessité
- Préparer la parturiente pour l'accouchement et surveiller le rythme cardiaque foetal, la dilatation du col, l'état clinique...
- Accompagner la parturiente et procéder à l'accouchement ou apporter un appui technique au médecin obstétricien
- Réaliser les soins du post-partum et l'examen de naissance du nouveau-né (vérification des fonctions vitales, mensurations, ...) et consigner les données sur le dossier médical
- Conseiller la mère et le père sur les premiers gestes maternels/paternels, les soins spécifiques et préconiser d'autres suivis médicaux ou psychologiques
- Renseigner des documents médico-administratifs
- Collaborer avec l'ensemble des intervenants à la réalisation d'un objectif commun
(Source : Code ROME Pôle Emploi)
Par où commencer sa reconversion de sage-femme ?
Changer de métier au profit de celui de sage-femme n'est pas assimilable à une opportunité que vous pouvez saisir au "bon moment". C'est un projet, comme tout autre, que vous devez anticiper en prenant le temps nécessaire. Comme le disait Arthur Ashe, "une des clés du succès est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi est la préparation"…
Vouloir se former, en prélude à votre reconversion professionnelle de sage-femme, peut être une décision salutaire surtout si vous n’avez aucune des formations initiales précédemment listées ou des compétences indiquées ci-avant.
La formation peut en effet être, dans une certaine mesure, la clé d’une reconversion professionnelle en tant que sage-femme mais pas forcément car une chose est sûre : se reconvertir ne rime pas toujours avec se former.
Le mieux est de prendre le temps de préparer votre reconversion professionnelle en faisant le point sur votre situation et vos compétences actuelles. Pour cela, faire appel à un expert en évolution professionnelle pourra être un excellent préalable. Cela mettra à nu vos forces et faiblesses en matière de connaissances et d’aptitudes, et, conséquemment, vos besoins réels en formation (personnalisée), y compris l’organisme de formation qui répondra le plus précisément possible à ces besoins.
Comment financer votre reconversion ?
Il existe différents dispositifs pour financer en tout ou partie votre reconversion.
Salariés en CDI, en CDD ou en intérim
- Compte personnel de formation (CPF)
- CPF de transition professionnelle
- Plan de développement des compétences
- promotion par alternance Pro-A
Demandeur d’emploi
- Compte personnel de formation (CPF)
- Aide Individuelle à la Formation (AIF)
- Contrat de professionnalisation
Intérimaire
- Compte personnel de formation (CPF)
- CPF de transition professionnelle
- Contrat de professionnalisation
- FAFTT (Fonds d’assurance Formation du Travail Temporaire)
Indépendant
- Compte personnel de formation (CPF)
- FAF (fonds d’assurance formation)
- Crédit d'impôt pour la formation des dirigeants d’entreprise
Fonctionnaire
- Compte personnel de formation (CPF)
- Congé de formation professionnelle (CFP)